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Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi certaines formations vous paraissent un jeu d’enfant alors que d’autres vous laissent mentalement épuisé ? La réponse ne se trouve pas dans votre consommation de café, mais dans la puissance de traitement de votre cerveau. La théorie de la charge cognitive (CLT) offre un aperçu fascinant de la manière dont notre cerveau traite l’information, ce qui nous permet, en tant que concepteurs pédagogiques, de comprendre comment créer des cours plus attrayants et plus efficaces pour nos apprenants. Dans le contexte actuel de bombardement constant d’informations, les concepteurs pédagogiques comprennent enfin ce que les neurosciences nous disent depuis longtemps : notre cerveau a des limites de bande passante, et les dépasser est synonyme de frustration.  

Rejoignez-nous pour découvrir ce qu’est la théorie de la charge cognitive, pourquoi elle transforme la conception de l’apprentissage et comment vous pouvez l’appliquer 

Qu’est-ce que la théorie de la charge cognitive ?  

Le postulat est d’une simplicité rafraîchissante : notre mémoire de travail a des limites. John Sweller l’a compris à la fin des années 1980 lorsqu’il a développé la théorie de la charge cognitive (CLT), prouvant ce que les étudiants du monde entier soupçonnaient depuis longtemps : il y a vraiment un « trop-plein d’informations ». La CLT décompose la charge cognitive en trois types distincts :  

 

    Charge intrinsèque – Il s’agit de la complexité inhérente à la tâche ou au contenu lui-même. Certains concepts sont tout simplement complexes – il n’existe pas de « truc bizarre » pour simplifier la physique quantique. 

    Charge étrangère – L’équivalent mental du bruit de fond – une mauvaise conception pédagogique, des distractions ou des informations non pertinentes qui gênent. 

    Charge utile – Il s’agit de l’effort mental d’organisation et d’intégration des nouvelles informations. C’est là que se produit le véritable apprentissage. 

 

En substance, la CLT vous aide à concevoir des cours qui respectent les limites cognitives de l’apprenant, réduisant ainsi la frustration et maximisant le potentiel d’apprentissage (Sweller, 1988).  

La théorie cognitive de l’apprentissage dans la conception pédagogique  

C’est ici que les choses deviennent intéressantes. La théorie cognitive de l’apprentissage transforme la conception pédagogique en vous permettant de  

 

    Garder l’esprit clair – En gérant la charge cognitive, vous aidez les apprenants à traiter l’information sans se sentir dépassés.  

 

    Pérenniser l’apprentissage – Lorsque les apprenants disposent de l’espace cognitif nécessaire pour traiter l’information, celle-ci est réellement assimilée.  

 

    Maintenir la concentration – La réduction de la charge extrinsèque permet aux apprenants de se concentrer sur le contenu, ce qui favorise un engagement plus profond dans la matière.  

Lorsque vous concevez un cours en tenant compte de la théorie de la charge cognitive, vous créez un parcours d’apprentissage fluide les apprenants se sentent responsabilisés plutôt qu’englués, ce qui respecte à la fois le contenu et l’apprenant 

Conseils pratiques pour faire fonctionner la théorie de la charge cognitive

Voici quelques stratégies CLT que vous pouvez utiliser pour soutenir votre contenu d’apprentissage et le rendre plus digeste pour vos apprenants :  

 

    Décomposer le contenu – La décomposition de l’information en plus petits « morceaux » peut rendre des sujets complexes plus faciles à gérer. Prenons l’exemple de la gestion de projet : au lieu de présenter l’ensemble de la méthodologie en une seule fois, présentez-la en plusieurs parties distinctes : la planification, l’exécution et l’examen.  

    Adoptez le pouvoir du moins – Canalisez le minimaliste qui sommeille en vous et éliminez tout ce qui ne soutient pas directement les objectifs d’apprentissage. Ces animations fantaisistes et ces images décoratives ? À moins qu’elles ne servent à expliquer des concepts, laissez-les de côté. Rappelez-vous que chaque élément inutile est comme une taxe mentale sur l’attention de vos apprenants.  

    Utiliser des techniques d’échafaudage – Il s’agit des roues d’entraînement de l’échafaudage pour l’esprit. Commencez par un soutien important, puis relâchez lentement la pression au fur et à mesure que les apprenants trouvent leur équilibre. Commencez par une pratique guidée, passez au travail collaboratif et laissez-les enfin voler de leurs propres ailes. C’est comme apprendre à quelqu’un à faire du vélo : on ne se contente pas de le pousser en bas d’une colline en espérant que tout se passera bien.  

    Montrez, ne vous contentez pas de dire – Les exemples travaillés sont votre arme secrète contre la confusion. Au lieu de jeter les apprenants dans le grand bain, présentez-leur les solutions étape par étape, puis laissez-les s’exercer à des scénarios similaires. Voir, c’est croire (et comprendre).  

    Concevoir en pensant aux yeux – Votre mise en page ne doit pas ressembler à un jeu de « Où est Wally ? ». Utilisez des espaces blancs pour créer une apparence nette et alignez le texte sur les éléments visuels pertinents afin d’éviter de « diviser l’attention » (Sweller, Ayres et Kalyuga, 2011).  

Conseils pour mettre la théorie de la charge cognitive à votre service 

    Commencez simplement – Avant de plonger dans des théories ou des méthodes complexes, présentez des concepts de base qui aideront les apprenants à acquérir des connaissances fondamentales.  

 

    Utilisez les éléments interactifs à bon escient – Les éléments interactifs peuvent être bénéfiques, mais ils peuvent aussi ajouter à la charge cognitive. Utilisez-les de manière stratégique pour améliorer l’apprentissage et non pour le détourner.  

 

    Encourager la réflexion – Invitez régulièrement les apprenants à faire une pause et à réfléchir à ce qu’ils ont appris. La réflexion aide à intégrer les informations dans la mémoire à long terme.  

 

    Boucles de rétroaction – Une rétroaction immédiate aide les apprenants à corriger leurs erreurs avant qu’elles ne s’enracinent, ce qui est essentiel pour gérer la charge cognitive. 

Réflexions finales 

La théorie de la charge cognitive fournit une feuille de route pour créer des contenus qui respectent les limites de la mémoire de travail, en naviguant entre la ligne fine qui sépare le défi des apprenants et leur écrasement. En intégrant la théorie de la charge cognitive dans votre pratique, vous concevez des expériences d’apprentissage qui résonnent au lieu de frustrer. Alors, la prochaine fois que vous commencerez un nouveau projet, gardez la CLT à l’esprit et offrez à vos apprenants le cadeau d’un parcours d’apprentissage plus fluide et plus efficace. 

Références  

 

Sweller, J. (1988). Cognitive load during problem solving : Effects on learning. Cognitive Science, 12(2), 257-285.  

 

Sweller, J., Ayres, P. et Kalyuga, S. (2011). Cognitive load theory. Springer Science & Business Media. 

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